Résultats de la deuxième série d’examens de l’essai DENSE

Les résultats de la deuxième série d’examens de l’essai DENSE ont été publiés dans le numéro de mai 2021 de la revue Radiology1. DENSE est un essai contrôlé, à répartition aléatoire et multicentrique mené aux Pays-Bas auprès de 40 373 femmes âgées de 50 à 75 ans présentant un tissu mammaire extrêmement dense et ayant déjà obtenu des résultats normaux à la mammographie. L’essai DENSE visait à déterminer si l’ajout de l’IRM aux examens de dépistage standard du cancer du sein par mammographie permettrait de détecter plus tôt le cancer du sein et de réduire les taux de cancer du sein d’intervalle chez les femmes présentant un tissu mammaire extrêmement dense2.

Les tissus mammaires denses sont doublement problématiques : s’ils augmentent le risque de cancer du sein, ils diminuent aussi la probabilité de dépistage du cancer à la mammographie3. Il est avéré qu’un examen d’imagerie complémentaire, l’IRM par exemple, augmente le taux de détection du cancer chez les femmes présentant un tissu mammaire dense, mais nous ne savons pas si cette détection précoce permet d’améliorer les résultats sur la santé4.

Pendant la première série d’examens de dépistage de l’essai DENSE, soit la phase du dépistage initial (permettant le calcul de la prévalence), le taux de détection du cancer par IRM chez les femmes ayant déjà obtenu un résultat négatif à la mammographie était de 16,5 pour 1 000 examens de dépistage2. Le taux de cancer d’intervalle était de 2,5 pour 1 000 examens de dépistage chez les femmes invitées à subir un examen de dépistage supplémentaire par IRM (n = 8 061) et de 5,0 pour 1 000 examens de dépistage chez celles ayant subi une mammographie seulement (n = 32 312). Le taux de cancer d’intervalle était de 0,8 pour 1 000 examens de dépistage chez les femmes qui se sont effectivement prêtées à une IRM. Toutefois, cette augmentation du taux de détection du cancer et la diminution des taux de cancer d’intervalle avec l’IRM se sont faites au prix d’une hausse des taux de faux positifs.

Ces indicateurs du rendement des examens de dépistage ont été étudiés à nouveau lors de la deuxième série d’examens de dépistage (permettant le calcul de l’incidence) de l’essai DENSE après un intervalle de deux ans entre ces examens1. En tout, 3 426 femmes ont subi un deuxième examen de dépistage par IRM. Le taux de détection du cancer était de 5,8 pour 1 000 dépistages dans cette deuxième série d’examens (calcul de l’incidence), donc inférieur à celui de la première série, ce qui est à prévoir en raison du nombre moindre de cas prévalents du cancer par rapport au nombre servant au calcul de la prévalence. Le taux de faux positifs a diminué, passant de 79,8 pour 1 000 examens de dépistage initialement à 26,3 pour 1 000 examens de dépistage par la suite. Cette forte réduction du taux de faux positifs pendant la deuxième série d’examens de dépistage peut s’expliquer par l’accessibilité aux examens d’IRM antérieurs et par l’expérience accrue des radiologues au fil des deux séries d’interprétation des examens de dépistage par IRM des femmes présentant un risque moyen de cancer du sein et un tissu mammaire extrêmement dense.

Dans la vidéo ci-dessous, la Dre Carla van Gils, principale chercheuse de l’essai DENSE, présente les résultats de la deuxième série d’examens de dépistage et plus de précisions. La vidéo est présentée en anglais.

Références

  1. Veenhuizen et al. Radiol 2021; 299:278-286
  2. Bakker et al., N Engl J Med 2019; 381:2091-2102
  3. Wanders et al. Breast Cancer Res Treat 2017; 162:95-103
  4. Melnikow et al. Ann Intern Med 2016; 164:268-278

 

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