Équipe de recherche sur les produits de contraste pour IRM et TDM

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Équipe de recherche sur les produits de contraste pour IRM et TDM

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Nos chercheurs surveillent de près l’innocuité et l’efficacité des produits de contraste de Bayer.

« Nous connaissons les produits de contraste »

Hubertus Pietsch et son équipe de recherche sur les produits de contraste pour imagerie par résonance magnétique (IRM) et tomodensitométrie (TDM) travaillent au cœur de l’unité commerciale de radiologie de Bayer. Les chercheurs surveillent de près l’innocuité et l’efficacité de nos produits de contraste. Ils améliorent les protocoles d’utilisation des produits de contraste et évaluent les répercussions des nouvelles technologies sur les produits existants. À titre de l’un des très rares fabricants à travers le monde, Bayer investit encore dans la mise au point de nouveaux produits.  

Radiology Insider (RI): Sur quoi votre équipe se concentre-t-elle?
Hubertus Pietsch (HP): Notre travail est fondé sur trois piliers. Le premier est la recherche sur les produits commercialisés. Par exemple, nous menons une série de tests sur des aspects de l’efficacité et de l’innocuité des produits de contraste radiographique. Nous étudions de très près les réactions cutanées et différées possibles. Nous examinons nos produits et surveillons les données d’utilisation de manière continuelle. Nous publions abondamment à ce sujet.

Le deuxième pilier de notre travail est axé sur les nouveaux produits de contraste pour l’IRM et la TDM. La mise au point de ces produits se fait en différentes phases. Je ne peux pas trop en dévoiler, bien entendu, mais un de nos projets actuels progresse à une très grande vitesse. Les nouveaux composés sont importants et leur chimie me fascine. Heureusement, les laboratoires de Bayer sont en mesure de synthétiser et d’évaluer les nouvelles molécules.

Nous travaillons aussi sur des concepts de produits de contraste pour une nouvelle technique d’imagerie par particules magnétiques appelée « MPI ». En collaboration avec un fabricant d’appareils et d’autres partenaires, nous explorons le potentiel de cette technologie pour l’imagerie diagnostique.

RI : Synthétisez-vous toutes les nouvelles molécules dans votre propre laboratoire?
HP : Pas toutes. Nous travaillons habituellement au sein d’une équipe de projets, en étroite collaboration avec nos chimistes de l’unité de chimie médicinale, laquelle produit les substances. Toutefois, nous effectuons l’essentiel de la caractérisation des substances dans notre laboratoire.

RI : Et quel est votre troisième pilier?
HP : Le troisième pilier repose sur les commentaires obtenus des grands leaders d’opinion et du soutien aux clients. Nous partageons notre laboratoire avec nos partenaires cliniques, lesquels s’en servent un peu comme d’une extension de leur plateforme de travail. Notre objectif est simple : nous voulons mettre en commun notre expérience et étudier les questions cliniques dans un contexte préclinique. Nous avons accueilli il y a tout juste deux semaines des collègues japonais en radiologie. Ils font de l’excellent travail. Nous avons eu la chance de publier un article conjoint au sujet de nos recherches.

RI : Quel était le sujet de ce projet conjoint?
HP : Nos collègues ont vérifié une hypothèse publiée par Matthew Davenport et son équipe qui a soulevé une controverse à propos de Primovist®. L’article de Davenport décrit des cas de dyspnée aiguë transitoire spontanément résolutive chez des patients ayant reçu du gadoxétate disodique. En fait, cela signifie que les images des patients recevant Primovist® comportaient des artéfacts respiratoires qui n’avaient pas été observés auparavant. Il a émis l’hypothèse que le produit de contraste était responsable de ces artéfacts. Comme l’étude présentait certaines limites, nous avons vérifié l’hypothèse chez un modèle animal. Chez le chien, nous n’avons observé aucune différence significative entre le groupe ayant reçu Primovist® et le groupe témoin, ce qui signifie que le produit contraste n’avait aucune influence sur la respiration chez ce modèle animal.

Il s’agit d’un processus type de notre travail. Certaines questions ne peuvent simplement pas trouver de réponse en situation clinique. Dans ce cas, nous avons défini des paramètres et tenté de résoudre le problème dans une situation non clinique, dans le cadre d’une étude sans patient.

RI : Dans une perspective plus générale, dans quelle direction la mise au point des produits de contraste se dirige-t-elle?
HP : L’imagerie rehaussée au moyen d’un produit de contraste est devenue une norme en radiologie et je ne crois pas que cela va changer. De nouvelles techniques produiront de nouvelles observations et mèneront un jour à de nouvelles indications. Les produits de contraste continueront à jouer un rôle important. Cependant, les taux de rehaussement ne sont pas ce qu’ils devraient être. En ce qui concerne la TDM, les taux de rehaussement se situent entre 40 et 50 %, voire jusqu’à 60 % dans les pays hautement développés. Pour ce qui est de l’IRM, nous observons également des différences assez intéressantes. Par exemple, au Royaume-Uni, le taux de rehaussement et de 20 %, tandis qu’en Allemagne, il se situe autour de 40 %. En matière d’utilisation des produits de contraste et de formation des radiologistes et des techniciens en radiographie, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

RI : Qu’en est-il des nouvelles indications?
HP : Nous pouvons élargir l’utilisation de nos produits de contraste et ajouter de la valeur à de nouvelles indications, par exemple au cours de la surveillance d’un traitement, ce qui est d’une réelle utilité. Les traitements sont devenus très efficaces, alors si une tumeur est diagnostiquée tôt, le patient ne meurt pas de la tumeur primaire, mais peut-être de ses métastases.
La stratification ne doit pas seulement être axée sur le nombre de métastases, mais aussi sur la grosseur de ces dernières. L’imagerie pourrait révéler d’autres propriétés intéressantes, comme l’oxygénation, la densité cellulaire ou la perméabilité des vaisseaux sanguins. Un produit de contraste plus efficace dans un contexte de diagnostic, par exemple s’il est associé à une relaxivité supérieure, peut contribuer à détecter des tumeurs et des métastases plus petites.

RI : Vers quoi les nouveaux appareils nous mèneront-ils?
HP : Nous devons adapter les produits de contraste aux avancées technologiques. Pour ce qui est de la TDM, plusieurs aspects me viennent à l’esprit. Par exemple, l’absorption de rayonnement pourrait être augmentée en fonction d’un kilovoltage inférieur, ce qui mènerait à une diminution de la dose d’irradiation.
Cela réduirait probablement aussi les effets indésirables des produits de contraste. Les cliniciens affirment qu’un taux d’effets indésirables de 5 à 8 % est plutôt faible. Cet objectif est louable.

À long terme, je crois que les quinze prochaines années appartiendront à l’IRM, comme les dix dernières années ont été caractérisées par des innovations matérielles et logicielles de la TDM. Les nouveaux appareils d’IRM reposent largement sur la puissance informatique, laquelle double tous les deux ans. La technologie de l’IRM tirera avantage de ces progrès : elle deviendra plus rapide, moins coûteuse et plus accessible. Nous découvrirons probablement d’autres indications et l’accessibilité de l’IRM croîtra. Je crois que ce processus est loin d’être fini et que nous verrons des développements intéressants dans un avenir rapproché.

À l’heure actuelle, les produits de contraste pour l’IRM ne sont pas assez spécifiques, à l’exception du gadoxétate disodique. Les produits de contraste pour l’IRM doivent être plus efficaces.

RI : À quelles indications songez-vous?
HP : Plusieurs exemples me viennent à l’esprit, comme les composés qui se lient spécifiquement aux thrombus de l’organisme, aux ganglions lymphatiques ou aux plaques athéromateuses. Je pense aussi aux maladies neurodégénératives du cerveau, actuellement non détectables au moyen de produits de contraste. Ces indications deviendront possibles lorsque les produits de contraste ou les appareils se seront améliorés. Depuis le tout début de la recherche relative aux produits de contraste, notre objectif est d’obtenir la plus grande précision qui soit.

RI : Le coût est-il important?
HP : Nous devons maintenir un équilibre entre l’utilité et le coût d’une molécule. Par conséquent, le prix de nos substances fondamentales, comme le gadolinium ou l’iode, entre en ligne de compte. La dose des produits de contraste se mesure en grammes, soit de 5 à 10 g pour l’IRM, et 10 fois plus pour la TDM. En ce qui concerne la radiographie, nous produisons quelque 1 000 tonnes de produits de contraste par année. Pour ce qui est de l’IRM, nous en sommes à quelques dizaines de tonnes.

La complexité de la synthèse d’une substance joue également un rôle dans son coût. Nous devons songer à améliorer la synthèse à l’échelle des sites de production. Un petit laboratoire ne suffit pas. Nous avons besoin d’énormes installations, comme notre unité de production de produits de contraste radiographique de Bergkamen, en Allemagne.

RI : Comment l’imagerie s’intégrera-t-elle aux algorithmes diagnostiques futurs?
HP : L’imagerie in vivo existera toujours. Je ne crois pas que nous verrons un jour quelque chose comme le tricordeur de Star Trek, car c’est trop complexe. Toutefois, l’avenir nous apportera quand même un grand nombre de nouveaux tests in vitro qui seront probablement effectués au moyen de substances comme des liquides organiques ou des bouts d’ARN ou d’ADN, ce qui permettra de stratifier les patients. L’évolution de la médecine de laboratoire est incroyablement rapide et fera progresser les méthodes diagnostiques. Les analyses de laboratoire permettront de savoir s’il est indiqué de réaliser un examen d’IRM ou de TDM. Ce processus sera beaucoup moins coûteux que la réalisation d’un examen d’imagerie en premier lieu. Je viens juste de lire un article sur l’analyse de l’haleine en tant que fondement pour l’établissement d’un diagnostic. Les tests in vitro et l’imagerie seront étroitement liés.

 

Au sujet d’Hubertus Pietsch

Hubertus Pietsch, docteur en pharmacie, est chef de la recherche sur les produits de contraste pour IRM et TDM chez Bayer. Il est médecin vétérinaire. Avant de passer chez Bayer, en 2002, il effectuait de la recherche biomédicale au centre Max Delbrueck de Berlin pour la médecine moléculaire.